Chaque début d’année, les médias se font l’écho du désormais célèbre « CES de Las Vegas ». Ce salon mondial de l’électronique réunit des entreprises venues du monde entier pour y présenter leurs dernières innovations et leurs nouveaux produits en avant-première. Depuis 2015, la France brille à l’occasion de ce salon. Les grandes entreprises comme les dynamiques start-up de l’hexagone y sont largement représentées. Alors que faut-il savoir sur ce fameux CES pour en comprendre les enjeux ? Et pour mieux en parler, quelles sont les dernières tendances ?
Voici en 5 points de quoi comprendre l’essentiel sur ce salon :
1- Le « CES » en résumé
Le Consumer Electronics Show, ou « CES », est LE salon professionnel incontournable pour tous les acteurs de l’électronique grand public. Il a lieu chaque début d’année aux Etats-Unis.
Créé en 1967, soit il y a bientôt 50 ans, le CES débute sa carrière sur la côté Est à New York. De 1978 à 1994, il se tiendra 2 fois par ans à Las Vegas en janvier et à Chicago en juin. A partir de 1995, le CES s’installe définitivement à Las Vegas, Nevada.
De nombreux produits innovants y ont fait leur première apparition comme le magnétoscope (1970), le lecteur CD (1981), le DVD (1996), la télévision haute définition (1998), le caméscope numérique (1999) ou encore le Blu-ray (2004).
Chaque année, les produits les plus innovants sont récompensés par des prix à forte résonance médiatique, les « Innovation Awards ».
En 2016, le CES c’est :
- 4 jours de show
- 223 000 m2 d’espace d’exposition
- 170 000 visiteurs dont 50 000 venant de l’étranger
- 3 600 exposants
- 6 900 journalistes
- et plus de 20 000 nouveaux produits annoncés !
2- Pourquoi y présenter son entreprise ?
Année après année, le CES s’est imposé comme l’un des salons les plus connus et les mieux médiatisés au monde. Comme il s’agit d’un salon professionnel, le but n’est pas d’y rencontrer des clients finaux mais des partenaires susceptibles d’accompagner la croissance de l’entreprise.
Pour les entreprises ayant des projets en rapport avec le numérique, c’est tout d’abord l’occasion de rencontrer en un seul et même lieu des distributeurs venus du monde entier, de comprendre la manière dont ils réagissent à son produit, et d’identifier ceux qui sont en phase avec la stratégie et le positionnement de l’entreprise.
C’est aussi l’opportunité d’initier de nombreux contacts avec des investisseurs potentiels qui ont souvent l’avantage d’être experts de marchés étrangers que l’entreprise ne maîtrise pas encore.
Enfin, grâce aux médias qui s’en font le relai internationalement, c’est le moyen idéal pour offrir une visibilité mondiale à son entreprise à l’occasion, par exemple, du lancement d’un produit.
Que ce soit au niveau des distributeurs, des investisseurs, ou des médias, le CES est aujourd’hui une opportunité unique pour ouvrir à l’entreprise de nouveaux ‘horizons de croissance’.
3- Comment y participer ?
Les entreprises participant au CES sont extrêmement diversifiées. Côté français par exemple, on y trouve aussi bien :
- de grands groupes tournés vers leur transformation digitale : La Poste, Engie, Malakoff Mederic, Legrand,…
- de grosses start-up déjà renommées sur le CES : Withings, Netatmo, Sen.se, Parrot,…
- de nombreuses start-up émergentes venues booster leur développement,
- et même les pouvoirs publics et les institutionnels qui se mobilisent pour encourager la présence de leurs entreprises à cet événement mondial.
Pour y participer, l’entreprise dispose de plusieurs options :
1- Réserver directement son stand auprès de l’organisation du CES
2- Passer par une délégation régionale ou une délégation privée. En 2016, de nombreuses sociétés privées ont accompagné des entreprises, par exemple Mission CES, Innocherche, International Boost, Geektrip, Hub Institute,…
3- Si vous êtes une start-up, 3 possibilités supplémentaires s’offrent à vous :
- participer au concours organisé par Business France. La vingtaine de start-up sélectionnées chaque année est coachée avant de partir et bénéficie sur place d’un emplacement, d’animations et d’une visibilité accrue,
- être accompagné par une société privée telle que Mon territoire numérique, International Boost, ou La Cité de l’objet connecté,
- ou bénéficier de l’hospitalité d’un grand groupe sur son stand comme l’ont fait cette année La Poste, Engie, Technicolor, STMicroelectronics et Dassault Systèmes.
4- Pourquoi les entreprises françaises y sont-elles si bien représentées ?
En 2016, la France a constitué la 2ème délégation étrangère du CES derrière la Chine et la 1ère délégation européenne avec plus de 200 entreprises tricolores, soit 65% de représentants en plus par rapport à 2015 où la France se plaçait à la 5ème place mondiale.
Cette progression fulgurante est encore plus notable au niveau des start-up : la France a formé la 1ère délégation étrangère en nombre de start-up avec 128 ‘jeunes pousses’, juste derrière les Etats-Unis, pesant ainsi pour près du tiers des start-up présentes !
Alors comment expliquer un tel succès ?
Deux raisons principales sont à l’origine de cet envol :
1- L’opération de communication conduite autour du label « French Tech ».
Elle a eu pour effet de mobiliser les énergies aussi bien politiques, industrielles qu’entrepreneuriales dans un élan enthousiaste et fédérateur. Au sein de ce mouvement national, le CES constitue le point d’orgue de l’année et agit tel un catalyseur. Il devient par conséquent de plus en plus incontournable pour les acteurs ambitieux de ce marché.
2- La place de leader des entreprises françaises dans le secteur en plein essor des objets connectés.
Grâce à leur créativité et à leur savoir-faire historique en matière de réseaux, les entreprises de l’hexagone ont en effet acquis une véritable reconnaissance internationale dans ce domaine. Or le CES fait la part belle à l’« Internet of Things » (IoT) en lui dédiant pas moins de 4 espaces : smart home, smart watches, vehicle intelligence, et wearable. La France y occupe logiquement une place de premier plan.
5- Les grandes tendances 2016
Les objets connectés de plus en plus intelligents
Assurément la star du salon 2016, les objets connectés ont la particularité cette année de devenir de plus en plus « intelligents ». Que leur usage soit appliqué au bien-être de l’utilisateur, à sa santé, à son confort aussi bien à domicile qu’en situation de mobilité, ces objets collectent et analysent de plus en plus d’informations afin d’offrir un maximum de valeur ajoutée à leur utilisateur.
Dans le domaine des wearables, on citera par exemple les futuristes « Smartshoes » qui se lacent toutes seules, le casque « HairMax » qui favorise la repousse des cheveux, ou encore le matelas « Sleep Number » qui permet de mesurer la qualité du sommeil.
Dans le domaine de la maison intelligente, on remarquera « Luminion » une lampe qui témoigne de la consommation d’énergie dans la maison, la nouvelle caméra de sécurité « Presence » de Netatmo, ou encore la solution d’« Allocacoc » qui permet de recréer son propre système de commande électrique à domicile sans passer par un électricien.
Enfin, dans le domaine de la voiture intelligente, au-delà des grands constructeurs de plus en plus présents au CES, on notera la solution « Autobrain » qui transforme votre voiture actuelle en automobile connectée, en définissant notamment des profils propres à chaque conducteur.
La réalité virtuelle et augmentée s’émancipent
En 2016, la réalité virtuelle n’est plus l’apanage des jeux vidéos. Son application s’étend en effet bien au-delà de la sphère ludique et concerne désormais tout l’univers du commerce. A l’heure où l’expérience utilisateur est devenue la priorité des priorités, la réalité virtuelle a l’avantage unique de permettre aux clients de se projeter dans l’usage du produit ou service proposé par l’entreprise. Cette innovation technologique ouvre de toutes nouvelles opportunités pour promouvoir son offre ce que les fabricants de casques VR ont bien compris.
Parmi les solutions les plus avancées, on citera notamment l’« Oculus Rift » de Facebook, le « Gear VR » de Samsung, le futur « HoloLens » de Microsoft, ou encore la solution du français « 3DRudder » qui développe un joystick se contrôlant avec les pieds !
Du côté de la réalité augmentée, les algorithmes de reconnaissance visuelle font d’importants progrès et distinguent de mieux en mieux textes, images, contours, etc.
On notera en particulier la solution développée par la société « Aipoly » qui permet de reconnaître en temps réel les objets entourant l’utilisateur et dont l’usage pourrait se révéler révolutionnaire pour les personnes atteintes de troubles visuels.
Les drones et les robots poursuivent leur ascension
Le succès des drones ne s’est pas démenti cette année tout comme le développement inéluctable des robots. Leur usage n’a de cesse de s’élargir à l’ensemble des pratiques de la vie courante.
On retiendra notamment « Fleye » un drone belge à la forme d’un ballon à la fois simple à utiliser, sûr et autonome, « Onagofly » un minuscule drone qui permet de faire de la photographie aérienne, ou encore le projet spectaculaire du Français Parrot qui a annoncé un nouveau drone en forme d’aile volante appelé « Disco » volant à 80km/h et disposant d’une autonomie de 45 minutes !
Du côté des robots, on notera parmi les nombreux exemples « Ubot » qui pilote tous les appareils de la maison connectée, « Benebot » l’assistant de vente intelligent ou encore le robot français « Diya One » qui se charge de purifier l’air dans les bâtiments.
Partager la publication "Tout ce qu’il faut savoir sur le CES de Las Vegas"
