Les entreprises exploitent le digital de manière très inégale.
C’est ce que précise la nouvelle étude menée par l’Observatoire qui, au bénéfice d’un échantillon plus large, distingue désormais les entreprises selon leur taille, secteur d’activité et type de clientèle.
Etude réalisée en février 2015 auprès de 312 entreprises basées en Loire-Atlantique.
1- Vue d’ensemble de l’activité digitale des entreprises
Soulignons tout d’abord que 21% des entreprises analysées (toutes tailles confondues) ne disposent pas de site internet. Cela représente encore plus d’1 entreprise sur 5 en 2015 !
Le graphique ci-dessous mesure l’activité digitale des entreprises au travers des 20 fonctionnalités digitales les plus importantes de nos jours :
En moyenne, ces 20 fonctionnalités sont présentes à hauteur de 27%.
Ce qui apparait en force :
- le formulaire de contact est quasi généralisé (87%)
- la rubrique actualités est très répandue (52%), mais qu’en est-il de sa mise à jour ? (nous y reviendrons plus tard)
- l’intégration des réseaux sociaux connait une progression fulgurante (37%)
- la vidéo confirme son intérêt (30%)
- l’usage des boutons « call-to-action » se développe (21%)
Ce qui apparait en retrait :
- la newsletter est encore peu répandue (18%)
- la boutique en ligne reste largement minoritaire (15%)
- seuls 14% des sites sont compatibles avec une consultation depuis un mobile
- le blog est rare (5%)
- l’assistant en ligne (avatar intelligent ou chat instantané) l’est encore plus (1%)
- le forum est mort (en usage pro)
2- Inégalités selon la taille
Quel est l’usage des fonctionnalités digitales selon la taille de l’entreprise ?
Distinguons les 4 tailles qui constituent le maillage français à savoir :
- TPE : <10 salariés
- PME : entre 10 et 249 salariés
- ETI : entre 250 et 4 999 salariés
- GE : > 5 000 salariés
C’est ce que révélait déjà la 1ère étude de l’Observatoire : de gros écarts existent entre les différentes tailles d’entreprises et, en général, moins l’entreprise est grande moins son site web est développé (ou dit autrement, plus son site web est pauvre..).
Ce graphique permet d’observer les écarts existants entre TPE et PME, souvent à l’avantage de ces dernières mais pas systématiquement, ainsi que le fossé important séparant les TPE/PME des ETI/GE.
Fréquence de mise à jour des sites :
En moyenne, les sites web sont mis à jour tous les..
- TPE : > 1 an
- PME : entre 6 mois et 1 an
- ETI : moins de 2 mois
- GE : moins de 2 semaines
.. comme quoi ce que l’on observe au niveau des fonctionnalités se retrouve en termes d’assiduité.
3- Inégalités selon le type de clientèle
Quel est l’usage des fonctionnalités digitales selon le type de clientèle de l’entreprise ?
Distinguons les 3 catégories que sont le B2B, B2C et B2B&C (c’est à dire les entreprises ayant une clientèle de professionnels ET de particuliers, à ne pas confondre avec le B2B2C).
Ce 1er graphique compare les catégories les plus représentées en France à savoir le B2B et le B2C :
Les entreprises officiant en B2C marquent clairement leur avance. Elles sont en tête sur quasiment toutes les fonctionnalités et sont notamment :
- 6x plus e-commerçantes (29% contre 5%)
- 3,5x plus utilisatrices des boutons « call-to-action » (38% contre 11%)
- 3x plus éditrices de newsletter (30% contre 11%)
- 2x plus présentes sur les réseaux sociaux (54% contre 27%)
Rares sont les fonctionnalités plus développées en B2B :
- 1,7x plus généreuses en contenu téléchargeable (30% contre 18%)
- très légère avance sur la rubrique actualités (52% contre 50%)
Sur ce dernier point, le bon score du B2B est à nuancer avec la mise à jour des actualités qui s’opère en moyenne entre 6 mois et 1 an en B2B contre seulement 2 à 6 mois en B2C.
Ce 2ème graphique distingue l’étendue moyenne des fonctionnalités suivant les 3 catégories :
Nous retrouvons l’écart existant entre B2B et B2C, mais la nouveauté vient du B2B&C qui devance même le B2C !
C’est à croire que l’entreprise qui s’adresse à la fois à une clientèle professionnelle et particulière profite de l’apport des 2 mondes pour développer son activité digitale.
Réciproquement, nous pouvons envisager que le digital s’est révélé un allié de poids pour faciliter l’élargissement de l’offre de ces entreprises du B au C ou inversement.
Ce dernier graphique permet d’observer les écarts existants entre B2C et B2B&C, et d’identifier les fonctionnalités bénéficiant le plus des synergies s’opérant en B2B&C.
4- Inégalités selon le secteur d’activité
Quel est l’usage des fonctionnalités digitales selon le secteur d’activité de l’entreprise ?
L’échantillon étudié permet de distinguer les 7 secteurs suivants :
Ce graphique montre l’importance des écarts existants entre les secteurs, notamment entre le duo de tête constitué de la banque-assurances et du commerce de détail et le duo de queue constitué du BTP et de la métallurgie (presque du simple au double).
Ce second graphique permet d’observer les disparités fonctionnalité par fonctionnalité. Il en ressort que :
- la métallurgie et le BTP ne se sont pas (encore) lancés dans le e-commerce
- le commerce de gros est désireux de fournir à ses clients une rubrique actualités et un espace utilisateurs
- l’industrie est particulièrement adepte de la vidéo (démonstration, pédagogie)
- les services progressent uniformément dans tous les domaines
- le commerce de détail marque une nette avance notamment sur les réseaux sociaux et dans l’usage du « call-to-action »
- la banque-assurances est en tête partout, ou presque : devrions-nous suspecter une certaine frilosité vis-à-vis des réseaux sociaux (3ème position) ?
Comme cette étude nous le montre, les inégalités des entreprises en termes d’activité digitale sont importantes et multiples. Que ce soit du fait de leur taille, de leur type de clientèle ou encore de leur secteur d’activité, les entreprises ont un rapport au digital très contrasté.
Gageons que même si ces différences perdurent, l’ensemble des entreprises progresse et exploite de plus en plus et de mieux en mieux ce formidable levier de croissance qu’est le digital !
Partager la publication "Etude comparative sur l’activité digitale des entreprises"
